Beauté toxique : d'hier à aujourd'hui



1. L'alimentation 🍳



L'archéologie moderne nous offre le privilège grâce à l'analyse des dentitions (apparemment toutes notre vie est écrite dans les stries de nos dents - accident, maladie, alimentation etc) de connaitre réellement les habitudes de nos ancêtres lointain.
L'australopithèque (- 7 millions) était végétarien : végétaux, racines etc.
La première consommation de viande est charognarde (découverte - Lewis Binford): on se nourrit des carcasses d'animaux tués par d'autres, d'insectes éventuellement. C'est au paléolithique inférieur avec homo erectus (- 2.5 millions à - 300 000) que se développe la chasse avec évidemment une grande disparité en fonction des outils, pratiques tribales, lieux...du lapinou au mammouth mais l'alimentation reste majoritairement végétale (on parle dans le meilleur des cas de 30% d' alimentation carnée).

Au paléolithique moyen l'espèce qui règne en Europe est l'homme de Néandertal (qui n'est pas notre ancêtre) qui chasse beaucoup et donc a une alimentation particulièrement carnée et des dents pourries, et plein de carences. A la même époque Sapiens aussi est là, il croise d'ailleurs néandertal mais se mélange peu (2% de notre ADN), rien ne prouve non plus qu'ils se soient affrontés, quoiqu'il en soit sapiens passe le cap tandis que néandertal s’éteint.

Dame de Brassempouy -30 000
La majorité de la nourriture provient de la cueillette. En Afrique du sud, les scientifiques ont fait parler les ossements, établissant que cette pratique fournissant 2/3 de l'alimentation des groupes humains était majoritairement l'apanage des femmes, marchant 3 à 20 km/jour (Moy 2400 km/an) portant 7 à 10 kg de nourriture végétale et se déplaçant d'ailleurs pour certaines avec leur jeune progéniture fixée à l'aide de tissu. L'image de la femme cloisonnée dans la grotte, passivement femelle, est tout simplement la projection d'un fantasme symbolique rassurant qui s'est fixé assez tard d'ailleurs (fin XVIII et grosse recrudescence dans les années 60 pour contrer les découvertes de l'université de Chicago entre autres...). Les peintures de Chauvet et Lascaux témoignent d'ailleurs de la sophistication de ces sociétés qu'on décrit stupidement comme primitive. Bien des violences viennent de nos propres préjugés...✊

Le néolithique : la vrai révolution de l'alimentation. C'est la culture des céréales qui se développe ainsi que les premiers modes de conservation. Cela démarre en Orient et sera importé par Sapiens en Europe de l'ouest. Les sociétés à ce moment pourront arrêter de voyager, se sédentariseront. C'est de là que les rôles se sexuent (le nomadisme est incompatible avec les grossesses multiples - à lire : La femme des origines de Claudine Cohen - pour en finir avec les préjugés ignares sur la préhistoire).
D'une révolution alimentaire on passe à une révolution sociale, culturelle.
L'élevage entraine des viandes bien plus grasses qu’auparavant, tandis que la proximité avec les animaux amène de nombreuses maladies. On consomme en France, chez les gaulois, principalement du boeuf et du poulet, du mouton puis de la chèvre et beaucoup plus rarement du sanglier (moins d'1%) ce qui indique une société de cultivateurs et non de chasseurs réellement (d'ailleurs quand il y a du gibier c'est plus souvent du lièvre). Ils avaient d'ailleurs une alimentation qui correspondraient toujours aujourd'hui aux recommandations du ministère de la santé: majoritairement des légumineux (lentilles, pois, fève) légumes (choux), fruits (pomme, prune, fruits rouges, noisettes), des graminées (orge, épeautre, millet etc) et 15% de viande uniquement.
Les gaulois sont un peuple passionnant, où là aussi malheureusement on a projeté trop de fantasmes, la réalité de leur culture est bien plus intéressante (Doc "Les gaulois au delà du mythe, YTB)



Plus on avance dans le temps, plus l'alimentation se sucre et plus l'homme connaitra des problèmes de dentition, au point qu'au Moyen-âge encore on conseille de ne pas sourire pour cacher les chicots disgracieux.
Il y a une donnée que je trouve particulièrement intéressante c'est l'espérance de vie à travers les âges. On considère que sur 8000 générations qui se sont succédées, elles ont toutes une espérance de vie de 30-35 ans sauf les quatre dernières.
C'est à dire qu'à l'époque préhistorique on n'avait pas une espérance de vie moindre qu'en 1800.
C'est assez dingue quand même....  Seulement 4 des 8000 générations humaines ont connu un allongement de l'espérance de vie. Et bien évidemment la première (46 ans) est loin de la quatrième, la notre (83). Notre époque, avec ses futilités, ses conneries, ses modes qui tourbillonnent et ses médias fous est quand même véritablement unique d'un point de vue anthropologique.

Côté mode de conservation, les stars d'alors sont la salaison et le fumage (toujours beaucoup utilisés chez les peuples nomades et au Japon dans les recettes traditionnelles) jusqu'à la découverte de nouveaux moyens de conservation et à ce niveau ça ne fait pas de mal de rappeler que les grands innovateurs furent français^^: Nicolas Appert en 1795 et les aliments sous vide (il créera d’ailleurs la 1ère usine de conserves au monde) qui stérilise les produits par la chaleur (>120°) dans des contenants hermétiques et stériles (bouteilles en verre puis boîtes métalliques) pratique à stocker (on parle toujours d'appertisation pour les conserves). Puis 70 ans plus tard, la révolution Louis Pasteur avec la pasteurisation (ou débactérisation thermocontrôlée) on porte l'aliment à une température bien précise
(62-88°), pendant une durée bien précise aussi et on les refroidit avec célérité, pour les températures >100° on parle de stérilisation.
La diversification alimentaire suit les apports des retours de croisades, d'explorations (épices etc).
Jusqu'au XIV la viande reste un aliment assez accessible.


Source :
Nutrition préhistorique dur le site des Hominidés.
Histoire de l'alimentation (pdf)
Les aliments du Moyen âge



2 . L'hygiène 💦

Avant de parler des toilettes il faut parler de La toilette !!

C'est finalement dans l'Antiquité qu'on trouve l'hygiène la plus proche de nous avec la pratique des bains. Aller aux thermes fait parti de la vie en société et on verra plus tard que l'Antiquité mérite bien sa réputation d'érudition, aussi bien intellectuellement que artificiellement "on se pensait soi même". Les lieux consacrés au sport étaient d'ailleurs proches des établissements de bains. Et si à Athènes, le sport était un truc de mecs, la cité de Sparte en revanche obligeait femmes comme hommes à le pratiquer (comme l'éducation au passage). Le mot hygiène lui-même vient du nom de la déesse grecque Hygie qui signifie "bon pour la santé". En comparaison, des époques bien plus proches de la notre sont des catastrophes sanitaires.
On démarre donc avec une bonne idée: pour se laver il faut...se laver !

Malheureusement à la fin du Moyen-âge, sous l'influence de l’église qui en peut plus de ces corps dénudés sur les peintures de la Renaissance mais aussi dans les "étuves" et les rivières, développe une grande paranoïa quant aux maladies infectieuses (pourtant pas forcément liées à l'eau comme la peste qui est dû à une piqure de puce de rat...)... Bref, on passe à la toilette sèche. Et là, c'est la cata... Globalement c'est des ablutions pour les mains et le visage (bien) et pour le reste juste on passe un linge humide (aïe aïe aïe). C'est d'ailleurs à cette époque que se développe les parfums pour couvrir les mauvaises odeurs et cette galère poissarde va perdurer tout au long des 17 et 18ème siècles. C'est également pour parer la proscription religieuse des bains publics, que sont inventées les baignoires privées...mais la toilette sèche a la dent dure puisque même à Versailles on n'utilise pas la baignoire au point qu'elle finira comme élément décoratif du jardin (Louis XIV a été un roi particulièrement sale)... Pour vous dire à Versailles toujours, les toilettes dans lesquelles on faisait les besoins avaient un conduit d'évacuation qui amenait directement au...potager 👀! Et comme on ne lavait pas les légumes avec du vinaigre je vous raconte pas les maladies... C'est quand même assez hallucinant après des siècles de relative propreté qu'on en soit arrivé à un tel taux d'archaïsme juste avant l'époque des lumières...
Fin du XVIIIeme, Pasteur* va révolutionner (hygiène, vaccin, pasteurisation..) tout ça; pour nous mais aussi le reste du monde (il fait parti de ces personnages dont on considère qu'ils ont vraiment changé le monde...).

Le savon est a priori une invention des phéniciens (entre - 2000 et - 1000), certaines sources citent cependant les Sumériens (1ere civilisation, et extraordinaire!!) en - 4500.
Les gaulois sont - contrairement à l'injuste réputation qui leur colle à la peau - un peuple propret puisqu'ils creusent autours de leurs habitations des fosses où sont enterrés les déchets et ils sont par ailleurs de grands fabricants de savon qu'ils exportent, en Italie notamment. Le savon d'Alep, nom éponyme d'une ville syrienne date quant à lui de - 1000. Pour le savon de Marseille ce sera le IX siècle.

Source :
- Plusieurs reportages notamment d'archéologie sur Arte mais aussi une émission que je vous conseille vivement "Sous les jupons de l'histoire" présenté par Christine Bravo pour Chérie 25 et dont le compte Youtube (cliquez) a eu l'intelligence de mettre en ligne les épisodes en entiers et non tronqués.
- "L'hygiène et l'eau petit parcours historique" sur le site du Centre d'information sur l'eau.



3 . La beauté, le maquillage 😘

 


Déjà à l'époque préhistorique le look avait son importance avec Néandertal et ses pigments rouges dont il se colorait le visage (et qu'on retrouve aussi dans ses tombeaux); quant à Homo sapiens il n'est pas en reste avec ses perles en ivoire, ses coquillages.

Il ne faut pas oublier que dans le monde animal, se sont les mâles qui ont les plus belles parures (oiseaux, lions...) destinées à attirer les femelles (bien plus ternes); et l'homme, sensible à son environnement a été influencé par cette culture de la séduction. Lorsque les sociétés se sédentarisent, cela s'inverse...  Mais c'est suffisamment tard dans le temps pour que ce côté "sélectif" (choix des femelles qui a pour conséquence de faire perdurer des attraits masculins à travers les âges plutôt que d'autres - pilosité, musculature etc) ait encore aujourd'hui une assise biologique voir culturelle (l'explosion des métrosexuels par exemple m'y fait penser...). A lire:  The Descent of Man, and Selection in Relation to Sex , 1871, Charles Darwin + article sur la Sélection sexuelle (wiki).

Quoiqu'il en soit le "maquillage" tel qu'on le connait aujourd'hui est plus l'apanage des femmes que des hommes même si il existait déjà en Mésopotamie, berceau des Sumériens, puis eut une grande place en Égypte à l'époque des pharaons où  il était le propre des hommes comme des femmes.

Les premiers classiques du maquillage sont :

  • Le rouge à lèvres   

En Mésopotamie on broyait des pierres précieuses, les mélangeait à des pâtes, de la cire pour faire du rouge à lèvre; la reine Schub-ad en - 3500 est la première à inaugurer cette pratique.

En Egypte le rouge à lèvre se fonce et côtoie le violet avec des algues associés à des éléments chimiques comme le brome, le mannitol. Cléopâtre utilisait des coléoptères broyés pour obtenir un rouge carmin profond.

Au début de la Grèce Antique, c'est plutôt le fait de prostituées qui utilisent des produits assez farfelues (sang d'animaux) puis cela se généralise culturellement et on utilise des fruits rouges, des algues tandis que les peintres de l'époque enregistrent ce nouveau canon de beauté.

A Rome, c'est l'épouse de l'instable Néron, l'impératrice Poppaea Sabina qui popularise le rouge à lèvre carmin et violet. L'usage est au minerai de fer et fucus.
La pratique perdure un peu partout en Europe jusqu'au moyen âge où l'église s'en mêle.
En Angleterre, à la cour du roi Edouard IV hommes comme femmes portent le rouge à lèvre (c'est un truc de classe sociale supérieure, cela existera en milieu mondain en France aussi).
La reine Élisabeth Ier (XVIe siècle) sera très connue pour ses lèvres d'un rouge foncé tandis que la reine Victoria quelque 300 ans plus tard le déclarera "impolie" (c'est drôle comment un simple rouge à lèvre en apprend sur la mentalité d'une époque). Puis au XVIIIe, alors que la pratique est popularisé, cela devient caractéristique des prostituées et une loi de 1770 proscrit l'usage du rouge à lèvres rouge "signe de Satan" car contredisant l’œuvre de dieu... Alors se développe les couleurs rosés, lilas^^.
Le premier bâton de rouge à lèvre est de Guerlain (qui est un vrai précurseur en matière de maquillage en général) en 1880 et se nomme "Ne m'oubliez pas"...
Mais qu'on se le dise, les époques anciennes ne sont pas les seules à user de graisses animales et produits chimiques toxiques, métaux lourds pour leur fabrication. Nos rouges à lèvres modernes usent de graisse de requin, plomb, minerai de fer...

👉 Source :
"The art and science of professional makeup", livre de Stan Place.
"The history of lipstick" sur le site de Inventorspot.com (en anglais).
"The history of lipstick regulation in western seats of power" pdf de Sarah Schaeffer, Harvard univ.

  • La peau/ le teint

Avec le plâtre, la craie et le fameux blanc de céruse. La paleur est LE canon de beauté, sans doute en raison de la pureté attribuée à la couleur blanche. En Europe c'est véritablement au XIIIème siècle que la poudre (comme du reste les perruques et parfums) se généralise au sein la noblesse.

Le manuscrit "Kosmètikon de Kléopatra" qui aurait été dicté par la pharaonne elle-même (attesté archéologiquement en 2007) est un recueil de ses "recettes beautés", seules 84 nous sont parvenues. Si certaines à base de plomb et d'arsenic, ou encore touchant à des manipulations animales chelou sont obsolètes aujourd'hui, il est intéressant de constater que sa liste d'ingrédients beauté naturels est loin d'être dépassée : myrrhe, poudre d’iris, safran, encens, miel, baies rouges, lait, miel, vinaigre, argile, huile de laurier, huile d’olive, ciste ladanifère (huile essentielle), nard (très ancien parfum oriental utilisé encore en Ayurvéda). Beaucoup de place est donnée aux huiles et huiles essentielles.
Par contre niveau supercherie y aussi ce qu'il faut avec des remèdes bien ragoutants aux crottes de souris, arsenic et salpêtre sur le cuir chevelu. (Article sur FemininBio).

  • L'épilation

De manière général, l'homme a rapidement (en millions d'années d'évolution quand même hein...) perdu son pelage de singe, il n'est pas à poil pour autant puisqu'on en a toujours...
Durant l'Antiquité grecque la pratique de l'épilation est culturellement attestée. Aristophane notamment consacre des détails historiques à l'épilation pubienne; assez répandue (sans doute plus que les jambes par exemple) qui se pratiquait à la lampe à huile, au poix, à la résine de pin ou tout bêtement au rasoir et à la pince à épiler. Il y a du folklo aussi avec l'épilation des sourcils au sang de chauve-souris. Il s'agit principalement de se distinguer de l'aspect poilu des hommes, dont certaines statuts mettent en valeur la toison tandis que les Vénus sont toujours imberbes (certaines statuts d'homme sont également imberbes, et il est attesté que l'épilation, signe de pureté était également pratiqué par les hommes de rangs supérieurs).
En Mésopotamie et en Égypte ancienne d'ailleurs, la classe dirigeante pratiquait indistinctement du sexe, l'épilation.
En Gaule, les fouilles archéologiques ont mis en évidence la présence de pinces à épiler dans l'environnement féminin. Quant à la cire elle vient bien évidemment d'Orient et est rapportée en occident après les croisades.
Perso j'ai été assez surprise de voir la fixation de l'épilation sur le visage (à la Renaissance il fallait par exemple avoir un grand front) et le pubis (on entend souvent que les hommes ne pensent qu'à leur bite mais putain qu'est-ce que ça palabre sur le sexe des femmes et puis jamais contents avec ça: trop de poils par ci pas assez par là....assez hallucinant qu'il y ait eu des débats pro/anti poils pubiens chez les érudits de l'Antiquité...).  Dans l'article de Vanity Fair (en dessous) on retrouve ce type d'intervention masculine sur la question du poil pubien avec les surréalistes Man Ray et Duchamps.
Cette manière de toujours avoir une opinion sur ce qui relève de l'intime du corps féminin, qu'il s’agisse des pros comme des antis d'ailleurs, est foutrement agaçante. Et nous sommes de surcroit très suiveuses des modes...

👉 Source :
"Épilation selon les époques et les sociétés" sur Wikipedia
"L'épilation à travers l'histoire" sur le site de Epil.fr
"La poil, vilain petit canard de l'histoire" sur le site de Raconte moi l'Histoire.
"Vénus à la fourrure, femmes de tous pays dépoilez-vous" sur le site de Vanity Fair.



Les canons de beautés d'Antan 💋


  • Aliénor d'Aquitaine 
La bombasse du moyen-âge. Peu de maquillage, considéré comme scandaleux par l'église. La toilette est importante, bonne hygiène, soin de l'haleine (on mâchouille des graines de fenouil, cardamone), beaucoup de soie venues d'Espagne et Italie, avec ces robes de "magiciennes" typiques du moyen-âge, elle les cintres (c'est une nouveauté). Mode à la minceur, l'élancé des corps. Les femmes doivent avoir les cheveux tenus, souvent entourés d'un voilage (tradition chrétienne). Elle, les lâche au contraire et affiche un blond (shampoing sec aux cendres). Ses couleurs de prédilection: le rouge (elle se marie dans cette couleur - se marier en blanc est plus récent qu'on le croit...toujours le sa race d'idéal de pureté), le vert, le bleu. On imagine cette période terne mais au contraire c'est très coloré.
La beauté au moyen âge sur l'Express.

  • Agnès Sorel
Favorite de Charles VII : la mode est au front dégagé (on rase, ou plutôt brûle à la chaux et arsenic le début de la chevelure), elle démocratise la bouche rouge pétant (au coquelicot) et le décolleté épaules dégagées (peinture d'elle en vierge le sein à l'air - sont coquins ces peintres^).

  • Ninon de Lenclos 
C'est ma chouchoute, elle est cool 👯. Elle se parfumait beaucoup (période de la toilette sèche!!) et laissait à son passage des effluves de rose et de lys. Elle consommait 12 oranges par jour pour garder un teint frais (à l'époque on ne connaissait pas tout ce qu'on sait aujourd'hui sur les vitamines).
C'est à son époque que se développe le mot maquillage.
Elle utilise huile d'amande douce, saindoux, eau de rose. Elle se brosse les dents aux sels d'alun (antiseptique, abrassif un peu comme les dentifrice blanchissant d'aujourd'hui). Elle buvait beaucoup d'eau et surveillait ses heures de sommeil. Pleine de bon sens...👊

  • Diane de Poitiers 
Canon de la Renaissance et favorite de Henri II, elle est morte d'une intoxication à l'or. Les solutions buvables d'or sont considérées miraculeuses pour la beauté et elle en boit tous les matins.
Des chercheurs ont analysé ses cheveux en 2009 et ont trouvé des taux d'or dans sa chevelure 500 fois supérieurs à la norme (Le Figaro).

  • Madame de Montespan 
Elle utilisait du blanc de céruse pigment blanc de....carbonate de plomb. C'est connu depuis l'Antiquité (et dénoncé depuis tout autant, notamment par Galien) interdit en  boulangerie en 1877 après l'intoxication saturnine des habitants du 17e arrondissement de Paris. Globalement on connait les effets toxiques du produit mais la demande étant très importante (1809: usine de céruse de Clichy) on interdit pas l'usage, prévenant juste par des recommandations (on fait pas mieux aujourd'hui avec la clope, les pesticides etc). Il faut attendre 1926 pour une interdiction ferme dans le travail
(peinture...). De nos jours on l'utilise pour les relevés d'empreintes digitales...


👉 Sources :
Rubrique "Secrets de beauté historique" du blog "La penderie d'Anaïs" .
Le compte Youtube de l'émission "Sous les jupons de l'histoire" (Chérie 25).


Et aujourd'hui ?  

 

 Le 22 février 2016, l'UFC Que Choisir a publié une liste de 185 produits contenants des "substances préoccupantes". Beaucoup d'allergènes (62) et de perturbateurs endocriniens (101). L'association met d'ailleurs sur son site une "Carte repère" dispo en pdf.
Car n'oublions pas que le droit de vote le plus efficace c'est le pouvoir d'achat et qu'il ne tient qu'à nous de ne pas enrichir une industrie si on la désapprouve ...

Les éléments toxiques des produits de beauté : 

Je vais pas trop m'étendre, car la liste est tellement longue...❎ juste quelques trucs que j'ai retenu et en dessous les liens qui eux vous permettront de bosser le sujet...

Les parabens : ce sont des anti-bactériens pour éviter les moisissures, champignons. Donc a priori, ça m'inquiète pas trop sauf que c'est allergisant pour certaines personnes et suspecté d'être cancérigène (comme un peu tout aujourd'hui hein...). Il y a beaucoup de gens dans mon entourage qui les évitent car ils ont des réactions cutanés, moi perso ça va... Après le pire c'est pour les gosses faut vraiment être vigilant avec leur peau toute molle à ceux là...

Les sulfates:  C'est l'agent moussant de tes gels lavants pour la gueule, le corps, les tifs. Le problème c'est qu'il est puissant et à usage fréquent (c'est le cas si tu te laves tous les jours) nique la couche de protection naturelle qu'on a sur la peau et ainsi toutes les agressions extérieures (pollution, bactéries, produits toxiques des produits de beauté) peuvent tranquillou pénétrer directement notre épiderme . Ça c'est bien galère dans mon esprit par contre, puisqu'il s'agit donc de nettoyer pour aboutir à moins de protection 👀💣(en pratique c'est : laurylsulfate de sodium, sodium laureth sulfate, ammonium lauryl sulfate).

Pour aller plus loin 👇 :
- Les fiches produits de l'UFC Que choisir
- Article sur Madame le Figaro
- Les 12 ingrédients à éviter dans les produits de beauté sur Fondation David Suzuki
 - Série d'articles concernant l'impact des produits chimiques contenus dans les produits de beauté sur la santé sur l'Express 


Bon maintenant que la galère est exposée, quelles sont les solutions ou au moins atténuations que nous pouvons y apporter ? 🌞

J'aimerais pouvoir vous dire que je n'utilise que des produits cosmétiques bio, mais ce n'est pas le cas, déjà parce que la gamme des non bio est plus étendue donc offre une variété de produits, odeurs, couleurs plus importante (en même temps ça le restera tant que les bio seront laissés de côté au bénéfice des toxiques... tu le vois le serpent qui se mord la queue...🐍) et ensuite parce que c'est souvent plus abordable niveau budget, mais pas toujours donc il y a des bons plans à prendre...
Si l'idéal c'est le 100%, on peut tous faire quelques efforts pour évitez le 100% toxique ! Voilà les priorités - selon moi - :

Les crèmes hydratantes : usage quotidien + fait pour pénétrer l'épiderme. Donc si il y a un truc à acheté en bio c'est ça hein... Les prix sont tout à fait correct. Perso j'ai un gros pot de crème hydratante à l'aloé vera, karité et amande douce que j'ai payé 8 euros (idéal nuit et hiver); et une crème de jour à l'aloé vera achetée 12 euros (tube de belle taille).

Les fonds de teint et anti-cernes : faits pour être gardé sur le visage toute la journée donc même raisonnement que la crème hydratante. Perso je mets que de l'anti-cerne, j'ai donc essayer d'acheter ce produit en bio (8 euros - ça passe) il était bien en revanche il y avait une date de péremption (c'est rare quand même sur les produits de beauté..) et vu l'odeur (genre plastique) 1 mois après le dépassement j'ai jeté direct. Si vous ne trouvez pas en bio, au moins il faut éviter les produits bas de gamme et privilégier certaines marques de parapharmacie (non comédogènes pour beaucoup) qui ne sont pas excessifs niveau prix.

Les colorations : le cheveu est un point d'entrée + c'est sur la tête et la tête c'est précieux.
Perso je n'ai jamais fait de coloration permanente de ma vie juste les shampoings colorants bio (3 mois) et les hennés. De manière générale, je trouve que nos couleurs naturelles sont faites pour nous aller alors il s'agit juste de les sublimer et les uniformiser, pas besoin de colorations permanentes pour ça. Niveau prix les coloration permanentes comme shampoings colorants bio sont à 14 euros (dans mon magasin) soit 1 à 3 euros de plus que celles qu'on trouve dans les supermarchés (donc vraiment là pas de soucis budget...) quant aux hennés je les paye 5 euros chez mon bio...

Les déodorants :
Le principal souci vient des déos utilisant les sels d'aluminium : à virer direct; trop près des seins et trop suspecté d'être cancérigène. Y a d'ailleurs de moins en moins de marques qui en utilisent. Le grand classique du déo nature c'est la pierre d'Alun (pratique, économique, discret) par contre ça parfume quedal (idéal sport et coocooning par contre) Le truc le plus efficace pour moi c'est l'huile essentielle de palmarosa (c'est une des rares qui est recommandée pour cet usage spécifique), j'en mets un peu sur un coton ou alors je la mélange à un peu d'huile ou à une noisette de crème.

Le rouge à lèvre : 
On en avale environ 24 milligrammes par jour il parait. Bon c'est pas des kilos non plus (enfin sur la vie entière si...) donc il faut éviter d'acheter n'importe quoi là aussi. Perso je mets beaucoup de baume transparent pour hydrater (ce qu'on appelle souvent labello sauf que ça c'est une marque et pas la mienne) donc j'utilise 2 trucs : un en stick que j'achète à mon magasin bio (c'est une merveille à la mangue et karité mais il coûte 5 euros) et un que je fais moi même en mélangeant de la cire d'abeille avec du beurre de karité véritable - on m'a ramené un pot énorme du Sénégal^^ - (fondus au bain marie) auxquels j'ajoute quelques gouttes d'huile essentielle de Benjoin ou de lavande fine (hors du feu) et après on transvase dans un petit pot.

Le démaquillant :
Déjà quoi qu'indique le produit, il faut laver la peau après avec un gel nettoyant pour virer les dernières impuretés. On peut tout à fait utiliser du lait alimentaire ou du yaourt pour se démaquiller. De même, de plus en plus de femmes utilisent les huiles, c'est vrai qu'avec leur gras elles accrochent tout et hop ça glisse (pour les yeux c'est très bien).


Cosmétiques naturels maison
- Pour la liste ci dessous, c'est vraiment all bio pour moi - 


  • Jaune d’œuf : perso je ne l'utilise qu'en masque capillaire (je le fais 1 fois par mois - les mois où j'oublie pas 😛) :Vous mélangez un jaune d’œuf, une cuillère à soupe d'huile de jojoba et/ou d'argan, 1/2 cuillère de vinaigre de cidre. A étalez sur cheveux mouillés mais pas encore lavés, on laisse poser 20 minutes, on rince puis on fait le shampoing normal. Il est vraiment super ce masque, réparateur, assouplissant et renforce la brillance.A noter que pour augmenter la brillance des cheveux la meilleure astuce (non prise de tête) c'est de terminer la douche avec de l'eau bien glacé!
  • Blanc d’œuf : ultra hydratant, souvent on utilise le jaune et néglige le blanc, c'est dommage car il absorbe les impuretés, resserre les pores et hydrate. On peut par exemple faire le petit masque capillaire du dessus et faire un masque (visage-cou) avec le blanc...
  • Alimentaire autres : Yaourt : c'est un réequilibrant cutané et hydratant (texture sympa masque). Vinaigre : réequibrant cutané, efficace contre l'acné, les piqures d'insectes et les coups de soleil grâce à ses propriétés antiseptiques (PS : le vinaigre blanc est fantastique - et si peu chère - pour tout ce qui est entretien de la maison, ici article sur le site Consoglobe); Farine : elle peut servir d'exfoliant, (comme le sucre hein, mais j'aime moins l'idée).
  • Fruits et légumes : avocat-banane-melon (adoucissant, nourrissant, leur texture est idéale pour les masques), poire (sa texture granuleuse en fait un super exfoliant doux et vitaminé), raisin (tonifiant, anti âge), citron et orange (propriétés similaires mais l'orange est + doux donc convient à tous types de peaux). La salade bouillie est intéressante car elle est blindée de chlorophylle donc anti-oxydante et hydratante, la carotte elle, est détoxifiante et a un effet bonne mine.
  • Huiles végétales : C'est le basique à avoir pour moi, en plus il n'y a pas de précautions particulières sur l'usage. L'hiver j'ai la peau qui devient très sèche et les crèmes nourrissent alors bien moins la peau que ces petites huiles (Article sur Le Grimoire, blog) elles sont très utilisées pour la beauté en Orient, depuis perpète... Les miennes : l'huile de jojoba (elle a la texture la plus proche du sébum humain, donc hydratant parfait, et à ma connaissance le meilleur produit contre l'acné, parfois elle sent très bon), l'huile d'argan (polyvalente, régénérante, star de l'orient), l'huile de coco (hydratante, sent très très bon, elle a bénéficié d'une pub monstre récemment mais sans la dénigrer elle est bien moins efficace que la jojoba), l'huile d'avocat (polyvalente), l'huile d'eucalyptus (dès que je suis malade sur le cou, le nez, ça dégage les voies respiratoires et relaxe et pas de restriction d'usage au contraire de l'huile essentielle d'eucalyptus qui très puissante - à ne pas utiliser directement, mais en inhalation).
  • Huiles essentielles : Elles s'utilisent diluées, parfois pures en application locale, en inhalation... Elles ont chacune leurs propriétés (pour approfondir: Articles sur La compagnie des sens + Conseils Aromathérapie). Les miennes -elles sont parmi les moins chères - : tea tree (antiseptique cutané, donc contre l’acné en application pure locale), lavande fine (polyvalente), palmarosa (en déo, parfum fleuri), encens (mal de tête, anti-rides), benjoin (polyvalente, tous types de peaux) -. Récemment j'ai également testée l'huile essentielle de Carotte (mélangé à de l'huile de jojoba - c'est hydratante + antiseptique) elle est efficace mais franchement ça sent le rhum pendant 15 minutes avant de dégager une odeur d'abricot (la seule qui m'intéresse). Mon prochain achat sera directement l'huile d'abricot...
  • Les eaux parfumées : Énorme préférence pour l'eau florale de fleur d'oranger (en plus on peut s'en servir en cuisine), ça apporte un côté frais et un parfum discret sur la peau j'adore. Sinon l'eau de rose perso je la mélange avec de l'huile essentielle de jasmin et je m'en sert comme parfum d'intérieur (photo = petit vapo à droite) : très pratique et agréable.



💜 Un très bon livre : "Créez vos cosmétiques bio" de Sylvie Hampikian (en plus des recettes assez faciles, elle liste les produits et leurs propriétés - pratique et complet) si vous avez un achat à faire c'est celui-là.

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